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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 14:00

 

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Johnny s'en va-t-en guerre est un film réalisé par Dalton Trumbo en 1971.

 

Johnny (Timothy Bottoms) est un jeune soldat engagé volontaire de la Première Guerre mondiale. Grièvement blessé par un obus, amputé des membres et d'une partie du visage, il survit néanmoins suite à l'acharnement d'un médecin qui le croit dans le coma et l'utilise en tant que cobaye pour faire progresser la médecine. Mais celui-ci ignore que Johnny a gardé un cerveau en parfait état de fonctionnement et reste conscient. Isolé dans une chambre d'hôpital, il se remémore son histoire et tente désespérément de communiquer. Seule une jeune et belle infirmière (Diane Varsi) se montre sensible à son sort.

 

Le film Johnny s'en va-t-en guerre est tiré du livre éponyme de son réalisateur, Dalton Trumbo. Ce livre fut publié pour vlcsnap-8872149.jpgla première fois en 1939, seulement deux jours après le début de la Seconde Guerre mondiale et il devint rapidement célèbre par son caractère ouvertement anti-militariste. Dalton Trumbo, écrivain et scénariste, a écrit pour les plus grands réalisateurs: Frank Capra, Otto Preminger, George Roy Hill et même Stanley Kubrick avec lequel il a coécrit le scénario de Spartacus en 1960. Le clip de la chanson "One" du groupe de hard-rock Metallica reprend des extraits du film Johnny s'en va-t-en guerre. La chanson est elle-même inspirée du film.

N'ayant jamais réalisé de films, Dalton Trumbo pense confier l'adaptation de son roman à son ami Luis Buñuel. Refus de ce dernier, qui apportera néanmoins sa contribution en collaborant à certains plans. Lorsque le roman de Dalton Trumbo sort en 1939, il fait écho à la Seconde Guerre mondiale. De même, lorsque le film sort en 1971, il fait écho à la Guerre du Vietnam: la sortie du film et sa reconnaissance au festival de Cannes eurent une seconde résonance avec l'actualité. Les divers mouvements pacifistes et antimilitaristes des années 1970 firent de Johnny s'en va-t-en guerre une œuvre majeure dans laquelle il convient de voir l'un des plus violents réquisitoires de la littérature et du cinéma américain contre l'absurdité de toutes les guerres (source: wikipédia). A l'image du Soldat bleu (sur le génocide indien), Johnny s'en va-t-en guerre fait en effet partie de ces films corrosifs qui offrent une autre image de la guerre. Présenté à Cannes en 1971 en compétition officielle, Johnny s'en va-t-en guerre a remporté le Prix de la critique international et le Grand Prix du Jury.

 

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Film résolument anti-militariste, jamais l'absurdité de la   guerre n'a trouvé meilleure  illustration que dans ce réquisitoire de Trumbo.

Johnny s'en va-t-en guerre est la grande réussite d'un réalisateur débutant de 66 ans, scénariste réputé (Exodus,  Papillon), poursuivi pendant les heures noires du maccarthysme   comme l'un des "dix  d'Hollywood". Cette  vlcsnap-8867069.jpgadaptation de son  propre livre est l'une des plus impitoyables dénonciations de la folie destructrice de la guerre.  Écrabouillé  par un obus sur un champ de bataille, Johnny est une épave humaine clouée sur un lit de souffrances qui implore qu'on l'achève. Le film est dur, moins en raison des images -on ne voit pas une goutte de sang-  que de la torture mentale du personnage principal, amputé des  quatre membres et ne possédant plus q'un sens: le toucher.

Se revendiquant comme un concentré d'humanisme, la vision de Trumbo est naïve et a tendance à exploiter le pathos de la situation. Mais c'est également la force de ce grand film, dur et poignant. L’horreur psychologique atteint ici son apogée. Pour renforcer le malaise, Trumbo altère les repères du spectateur en brouillant les souvenirs et les rêves de Johnny, offrant ainsi quelques scènes assez surréalistes (la rencontre de Johnny avec un Jésus Christ totalement impuissant, interprété par Donald Sutherland). D'un point de vue technique, soulignons également l'audacieuse structure narrative: souvenirs et rêves de Johnny en couleur, dure réalité du mutilé de guerre en noir et blanc.

Terrible manifeste d'une noirceur radicale, à voir sans délai (et absolument en VO).

 

Note: 16/20

 

 

 

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commentaires

P
<br /> Je rejoins la dernière critique, en dehors du point sur le pathos. Je trouve le film parfait, rien à changer, il fait du "bien" -parce qu'il fait prendre conscience- là où ça fait mal.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Oui, un mois de disette ça faisait vraiment trop!<br /> Je vous recommande chaudement ce film, cher LB. Merci de votre commentaire.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Ah ! Enfin le retour de Naturalibus !<br /> J'ignorais tout de ce film qui est pourtant un classique. Un de plus sur ma liste des films à voir. Merci !<br /> <br /> <br />
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