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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 12:36


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La Fureur de vivre est un film de Nicholas Ray sorti en 1955, avec James Dean.

Jim Stark (James Dean) est un adolescent à problèmes qui ne supporte plus l'ambiance familiale.
Entre une mère tyrannique et un père apathique, il passe l'essentiel de son temps dehors à s'attirer des ennuis.
Lorsque la famille Stark emménage dans une nouvelle ville, Jim essaie de se tenir tranquille.
Il devient ami avec Platon (Sal Mineo), un jeune garçon mal dans sa peau délaissé par sa mère, et fuit la bande de voyous locale.1945-1-la-fureur-de-vivre
Mais attiré par sa voisine Judy (Natalie Wood), qui est aussi la petite amie du chef de cette bande, Jim ne peut éviter la confrontation.

Avec "A l'Est d'Eden", La Fureur de vivre est l'interprétation la plus connue de James Dean. Mais il faut dire que Dean n'a tourné que trois films en tant qu'acteur principal, avant de trouver subitemment la mort au volant de sa Porsche 550 spyder.
Ce film est celui du malaise de la société américaine. Sorti en 1955, il fit scandale, dans le sillage de L'Equipée sauvage avec Marlon Brando. Ce dernier a d'ailleurs failli jouer le rôle de Jim Stark,a vant qu'il ne soit confié à James Dean sur les recommandations d'Elia Kazian.
A noter, le petit rôle de Dennis Hopper (l'adolescent Goon), son vrai premier rôle.

PHTOla_fureur_de_vivre_1_w_450-copie-1.jpgLa Fureur de vivre est un film qui évoque le malaise de la délinquance juvénile des années 1950.
La solitude des marginaux y est assez bien analysée, avec un regard tendre et sympathique.
A l'origine, ce film devait être en noir et blanc, mais Ray convainquit la Warner de le laisser tourner en couleurs; bonne pioche, car il s'en sert intelligemment pour créer des effets d'expressionnisme reflétant bien le mal-être et la tension des personnages.
Quant à James Dean, il est simplement irréprochable. Il faut le voir crier son "Vous m'écartelez ! " à l'adresse de ses parents en train de se quereller.
Reste que cette oeuvre a beaucoup vieilli, et que les plus jeunes générations auront bien du mal à se projeter dans cette amérique des années 1950.
On s'ennuie un peu, et il faut avouer que le scénario manque de finesse, voire se repaît parfois de manichéisme (les adolescents divisés entre jeunesse dorée ou jeunesse délinquante?).
Sans être déplaisant, ce n'est pas non plus un chef-d'oeuvre absolu.
A voir pour s'en faire une idée.


Note: 11/20




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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 16:23


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Le Voyage dans la Lune est un film de Georges Méliès, réalisé en 1902.

A l'occasion d'un colloque d'astronomie, le professeur Barbenfouillis (Georges Méliès) propose à ses confrères d'organiser une expédition sur la lune. Son idée est de s'y faire envoyer à l'aide d'un canon géant.
Une fois arrivés sur place, les savants découvrent que la lune est habitée par une population locale, les Sélénites.
Hélas, ceux-ci ne semblent pas très accueillants.
Melies5-VOYAGE.jpg
Le Voyage dans la Lune est le premier film sur la liste du patrimoine mondial du cinéma, reconnu aussi comme le tout premier film de science-fiction par l'UNESCO.
C'est l'adaptation du roman de Jules Verne "De la Terre à la Lune".
Il marque une importante étape dans l'histoire du cinéma, pour plusieurs raisons.
- Tout d'abord, c'est le premier film à manifester une certaine démarche artistique. Les frères Lumière avaient réalisé "La Sortie de l'usine Lumière à Lyon" sept ans auparavant, mais il est difficile de lui conférer la nature de spectacle cinématographique. En effet, si Méliès s'intéresse à la fiction, les frères Lumière s'en tenaient alors à l'enregistrement pur et simple de la réalité.
Avec le Voyage dans la Lune, Méliès signe une oeuvre cinématographique féérique.
- De plus, il faut savoir que c'est le tout premier film qui comporte des effets spéciaux. Puisant dans son passé de prestidigitateur, Méliès en est en effet l'inventeur exclusif.
- Enfin, l'autre originalité du Voyage dans la Lune tient à sa longueur (une dizaine de minutes), comparée aux bobines de deux minutes réalisées à la même époque.

18888513_w434_h_q80_c.jpgLe Voyage dans la Lune est une illustration du cinéma balbutiant des années 1900.
Provoquant une vraie révolution en 1902, cette oeuvre est influencée par le passé de magicien de Georges Méliès, qui expérimente certaines techniques cinématographiques aujourd'hui très employées (fondus, effets spéciaux, astuces de montage, etc.)
A l'époque où le cinéma des frères Lumière décrit surtout la vie réelle, Méliès nous offre une oeuvre légère à des fins exclusives de divertissement.
Ce film est un des jalons de l'histoire du cinéma. Amusant, féerique, novateur, il faut le visionner respectueusement, avec l'indulgence liée à son âge (108 ans!). Et garder en tête que cette petite oeuvre d'apparence anodine a, par ses avancées, influencé le genre tout entier.

Note: 20/20

(Film muet, il existe de nombreuses versions sur lesquelles du son a été ajouté. Voici l'une d'elles.)




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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 15:33


Max et les Ferrailleurs

Max et les Ferrailleurs est un film de Claude Sautet sorti en 1971 avec Michel Piccoli et Romy Schneider.

Max (Michel Piccoli) est policier. Suite au fiasco d'une de ses opérations, il souhaite faire un coup d'éclat pour redorer son blason.
Il croise par hasard Abel (Bernard Fresson), un ancien ami devenu voyou sans envergure. Abel l'informe que lui et quelques copains forment la bande des Ferrailleurs, dont l'activité consiste à écumer les chantiers pour voler toute sorte de métaux.
Saisissant cette chance, Max aborde Lily (Romy Schneider), fiancée d'Abel qui vit de la prostitution. Il se fait alors passer pour un petit banquier, et la revoit à plusieurs reprises.
Bientôt, Max laisse filtrer quelques informations sur un transfert de fonds, espèrant ainsi qu'Abel et sa bande attaqueront la banque, et qu'il pourra les surprendre en flagrant délit.Sans-titre-1.jpg

Après Les Choses de la vie, c'est la seconde fois que Sautet réunit Schneider et Piccoli.
Ce dernier a lui-même choisi ses costumes de policier, en les achetant chez un tailleur spécialisé.
On raconte qu'il existait trois fins différentes, et que Sautet a eu le plus grand mal à trancher en faveur de cette version. Dans le but de ne rien dévoiler de l'intrigue, ces versions ne sont pas développées ici.
A l'origine, les producteurs pressentaient Yves Montand ou Alain Delon dans le rôle de Max, mais ceux-ci refusèrent, à la grande satisfaction de Sautet (et du spectateur!) qui voulait imposer Piccoli.
De même, Marlène Jobert et Catherine Deneuve refusèrent de se compromettre dans le rôle d'une prostituée (encore une fois, tant mieux pour le spectateur).

Max et les Ferrailleurs est un très bon film, peut-être le plus noir de Claude Sautet. C'est un chef-d'oeuvre d'interprétation. A ce titre, remercions Delon d'avoir refusé de jouer Max, laissant ainsi Piccoli développer tout son génie et toute sa grâce d'acteur dans ce rôle qui lui va comme un gant. La superbe Romy Schneider n'est pas en reste, et l'ensemble forme une fois de plus un couple attachant et crédible.
De plus, le scénario est assez inédit -ce qui ne gâche rien.
Scènes à retenir: celle où Romy Schneider prend un bain, coiffée du chapeau de Michel Piccoli occupé à la photographier. Celle également
où Piccoli et Schneider s'embrassent contre le mur. Enfin, celle du café, lorsque Piccoli lui avoue qui il est vraiment.
Film noir par excellence, froid et sans effets de manche, Max et les Ferrailleurs s'impose comme valeur de référence à ceux qui voudraient "regarder un Sautet".


Note: 17,5/20






 

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 12:44


1103-b-casque-d-or.jpg

Casque d'or est un film réalisé par Jacques Becker en 1952, avec Simone Signoret et Serge Reggiani.

Belleville, 1898.
Marie, surnommée Casque d'or (Simone Signoret), fait la rencontre du menuisier Manda (Serge Reggiani) dans un bal populaire. Les deux jeunes gens tombent instantanément amoureux.
Mais l'amant de Marie (William Sabatier) qui appartient à une bande de voyous provoque Manda et l'oblige à se battre. A l'issue du combat, il est tué d'un coup de couteau.1103-1-casque-d-or
Leca (Claude Dauphin), patron de la bande dont il faisait partie, tend alors un piège au jeune couple afin d'évincer Manda et de devenir l'amant de Casque d'or.

Le sujet de ce film est tiré d'un fait divers: le conflit, vers
1900, entre deux bandes rivales au sujet de la fameuse Casque d'or.
Je vous invite d'ailleurs à aller regarder la page wikipédia sur Amélie Elie (son vrai nom).
Les amours de Manda et de Casque d'or - "un petit chat de gouttière et une belle plante carnivore", dira Truffaut- ont fini peu à peu par conquérir tous les publics, malgré l'échec du film à sa sortie.

Ce Paris des Apaches (petits truands de Belleville) est merveilleusement reconstitué.
On se promène avec insouciance à travers les rues de Belleville, les bals populaires et les petits estaminets de la Belle Epoque.
Signoret et Reggiani développent un jeu exceptionnel, et se consumment dans leur passion destructrice avec crédibilité.
Casque d'or a pourtant été un échec, malgré l'enthousiasme d'une partie de la critique.
Film_270w_CasqueDOr.jpgCertains y trouvent une explication dans la construction iconoclaste du film, pour l'époque: refus de développement psychologique au profit de l'action, linéaire et sans artifices.
Aujourd'hui, il s'impose comme un pilier du cinéma français, en raison notamment de la beauté plastique de ses images et du réalisme des comportements de Signoret et Reggiani.
Le tout baigne dans cet univers poétique qui inspira plus tard Renoir dans "French Cancan" et Truffaut dans "Tirez sur le pianiste".
Une réussite. Un classique à ajouter à la liste des films incontournables.

Note: 16,5/20






 

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 08:00

7321950651917.jpg

Freaks, la monstrueuse parade a été réalisé en 1932 par Tod Browning.

Le cirque Tetrallini sillonne les routes en exhibant des êtres de tout genre.
Femme à barbe, homme-tronc, personnes difformes, etc.
Dans ce cirque, Hans (Harry Earles) est un illusionniste atteint de nanisme fiancé à Frieda (Daisy Earles). Mais, fasciné par la belle acrobate Cléopatre (Olga Baclanova), il lui demande de l'épouser.Annex---Baclanova--Olga--Freaks-_05.jpg
Vénale, celle-ci accepte lorsqu'elle apprend qu'Hans a hérité d'une grande fortune. Avec son complice Hercule (Henry Victor), elle projette alors de l'empoisonner sitôt la noce prononcée.

Tod Browning est également connu pour avoir réalisé Dracula en 1931, qui eut un grand succès.
Film "extrêmement dérangeant et choquant", Freaks a été interdit de diffusion en Angleterre pendant plus de 30 ans.
Bien que considéré aujourd'hui comme l'un des meilleurs films du cinéma, Freaks a connu une carrière assez courte, en raison de l'énorme scandale qu'il a suscité à sa sortie. Pourtant, la MGM avait pris deux précautions: faire modifier la fin, jugée trop provocatrice, et réduire sa durée de 90mn à 64mn.
Le film, excessivement âpre pour l'époque, a été un échec.
Il n'y a aucun trucage: la femme à barbe, les soeurs siamoises, la femme sans bras, l'homme-tronc et tous les autres sont de vrais artistes du cirque Barnum.
Soixante ans après avoir déchaîné les passions Freaks a fait partie de la sélection officielle du National Film Preservation Board des Etats-Unis en 1994, association cinématographique nationale luttant pour la préservation des oeuvres mythiques.
La restauration des bandes du film offre aujourd'hui une qualité d'image assez bonne.

freaks-pic.jpgMarquant, traumatisant, unique.
Freaks est un vrai choc visuel, un film coup de poing.
Il a certes un peu vieilli (et encore), mais il faut garder en tête que sa réalisation date de 1932 (l'année de naissance de François Truffaut ou de Louis Malle!).
Le panel de sentiments qui traverse le spectateur-voyeur est assez exceptionnel: effroi (scène finale), écoeurement (scène du diner avec Cléopatre), mais aussi tendresse (attachement de Frieda pour Hans, tristesse de ce dernier lorsqu'il comprend que Cléopatre ne l'aime pas), rire (les soeurs siamoises qui organisent leur mariage respectif, la rencontre des deux maris), apathie (prégnante tout le long du film).

Freaks offre un mélange de contrastes saisissant.

Mention spéciale pour le duo d'acteurs Harry et Daisy Earles, frères et soeurs dans la vie.
Le message final est assez évident (les monstres ne sont pas toujours ceux qu'on croit), mais peu importe. Cette mise en scène des reclus, des damnés de la terre offre son lot de sensations fortes. Tod Browning a le talent de ne pas se contenter de montrer, mais de construire un scénario intéressant, qu'il n'oublie pas de saupoudrer d'humour grinçant.
Film inclassable, dérangeant, fascinant.
A voir absolument.


Note: 20/20 (paf)




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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 17:34


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La Soif du mal est un film d'Orson Welles sorti en 1958, avec Orson Welles, Charlton Heston et Janet Leigh.

L'explosion d'une voiture piégée dans la petite ville de Los Robles, frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique, conduit le policier Hank Quilan (Orson Welles) à s'emparer de l'enquête. Vargas (Charlton Heston), son homologue mexicain en voyage de noces, s'oppose aux méthodes peu orthodoxes de Quilan. Mais ce dernier n'a pas l'intention de modifier son comportement, et lui garde rancune de ses remises en cause.
Vargas et sa femme (Janet Leigh) se trouvent alors pris en tenaille entre une police corrompue et le caïd local mis en danger par l'enquête du policier mexicain.
soifdumal02ws4-copie-1.jpg
Ce film a connu plusieurs versions de montage. Une première version tournée par Welles, une seconde avec des scènes supplémentaires tournées par un autre réalisateur. Et enfin, une version restaurée tenant compte des observations d'Orson Welles.
Ces scènes supplémentaires répondaient au désir d'Universal de modifier la première version dont elle était peu satisfaite. Aujourd'hui néanmoins, aura du réalisateur oblige, c'est la version entièrement réalisée par Orson Welles qui est privilégiée.
Comme souvent dans ses films, Welles tient également le rôle d'acteur. Mais ceux qui auraient gardé le souvenir de Citizen Kane seront surpris, tant il est méconnaissable. Bouffi et vieilli de 18 ans, maquillé à l'extrême pour lui donner une mine patibulaire, il n'a plus grand chose à voir avec le Charles Foster Kane de 1940.
Le film a été tourné en un mois et demi (18/02/57 au 02/04/57), ce qui est très peu pour un long métrage.
Il est tiré d'un roman de With Masterson, qu'Orson Welles n'aurait même pas lu, se contentant de parcourir le scénario et de le réecrire à sa sauce.
La scène du motel préfigure assez nettement la scène mythique de Psychose, dont Hitchcock s'est d'ailleurs peut-être inspiré.

TOUCH-EVIL--1-.jpgFilm intéressant, La Soif du mal souffre néanmoins d'un scénario assez confus.
La première partie est exagérement lente, tandis que la seconde partie se révèle un peu trop maladroite pour fasciner.
La faute est peut-être à chercher du côté du montage qui, bien que se voulant fidèle aux directives d'Orson Welles, n'en constitue cependant pas la reproduction exacte (le début du film prévient d'ailleurs que cette version est handicapée d'imperfections, mais qu'Universal a fait de son mieux...).
L'intrigue est intéressante, l'ambiance oppressante, mais la sauce ne prend pas vraiment.
Soulignons néanmoins l'extraordinaire jeu d'acteur d'Orson Welles. Monstrueux de malhonnêteté, parangon de débauche, défiguré par l'alcool, c'est un vrai plaisir de le voir intérpréter l'horrible Hank Quilan.
De bonnes choses, donc, mais on reste sur sa faim.
C'est, bien entendu, une opinion très subjective puisque beaucoup parlent de La Soif du mal comme d'un chef d'oeuvre.

Note: 12/20



 

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 15:19


00794512-photo-affiche-le-rouge-est-mis.jpg

Le Rouge est mis est un film de Gilles Grangier réalisé en 1957, avec Lino Ventura et Jean Gabin.

Louis (Jean Gabin), sous des apparences de garagiste, est en fait un dangereux gangster.
Son frère Pierre (Marcel Bozzuffi) le surprend en train de préparer un coup avec son associé Pépito le gitan (Lino rouge-est-mis-1957-01-g.jpgVentura).
A la suite d'un hold-up raté, Pierre est arrêté. Pépito croit à une trahison de celui-ci et est bien décidé à se venger.

Ce film est une adaptation du roman d'Auguste Le Breton, dont les oeuvres ont souvent été transposées au cinéma: Razzia sur la chnouf, Le Clan des siciliens, etc.
Il réunit deux monstres du cinéma: Gabin et Ventura, et quelques excellents seconds rôles: Jean-Pierre Mocky, Paul Frankeur et Annie Girardot.
Ce n'est ni la première ni la dernière collaboration entre Gabin et Ventura, puisqu'il y a eu également Touchez pas au grisbi (1953), Razzia sur la chnouf (1955), Crime et châtiment (1956), ou Le Clan des siciliens (1969).
Mais de tous ces films, c'est peut-être "Le Rouge est mis" qui est le moins souvent diffusé.

Le Rouge est mis est un film sombre, digne du roman édité dans la collection "Séries noires" dont il est tiré.
Ce n'est pas le meilleur Gabin/Ventura, mais ça reste très plaisant à regarder malgré tout.
Ventura est surprenant de bestialité, dans son rôle de truand impulsif et sanguin.
C'est un bon petit polar français, avec gangsters, voitures, règlements de comptes et suspense.
La participation au scénario de Michel Audiard vient ajouter une petite touche bienvenue de gouaille parisienne.
La collaboration de ces deux monstres du cinéma fonctionne donc assez bien et accouche d'un film plutôt réussi.

Voici la critique de Michel Marmin, journaliste spécialisé dans le cinéma:

Un solide scénario tiré d'un roman d'Auguste Le Breton, des dialogues percutants de Michel Audiard, un Jean Gabin impérial flanqué de Lino Ventura et de Paul Frankeur, tous les ingrédients sont réunis pour faire un bon film noir à la française. C'est d'ailleurs ici le cas, même si le consciencieux Gilles Grangier n'a sans doute pas l'envergure d'un Jacques Becker ou d'un Jean-Pierre Melville. [...]Les nostalgiques des années cinquante auront plaisir à retrouver, dans Le rouge est mis, les décors, les lumières nocturnes et les silhouettes féminines d'un Paris révolu.

Note: 14/20


Pour une fois, pas de bande-annonce, mais un entretien de Gabin et Audiard sur Lino Ventura...



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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 13:55


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Le Train sifflera trois fois est un western réalisé par Fred Zinnermann en 1952, avec Gary Cooper et Grace Kelly.

Will Kane (Gary Cooper) est un homme heureux.
Sheriff tout juste marié, il s'apprête à prendre sa retraite le soir même et à convoler en justes noces.
Mais la rumeur enfle: Frank Miller (Ian MacDonald), un bandit qu'il a mis en prison il y a plusieurs années, arrive par le train de midi pour se venger. Il est accompagné de trois complices.
Malgré les supplications de sa femme (Grace Kelly), Will décide de l'attendre et tente de recruter des hommes pour le seconder. Mais peu à peu, tout le monde finit par se dérober.
Will sait que lorsque le train sifflera trois fois, annoncant l'arrivée de Frank Miller, il sera seul à se battre contre les quatre hommes.HighNoon2.jpg

Construit comme un huis clos au sein d'une petite ville, Le Train sifflera trois fois propose une intrigue en temps réel, augmentant ainsi l'intensité du combat final. Les premières images montrent une pendule indiquant 10h30; tout concourt à faire augmenter graduellement l'inquiétude du spectateur jusqu'à l'arrivée du train à midi.
Le Train sifflera trois fois a été réalisé quelques années après La Chevauchée fantastique de John Ford, mais bien avant la majeure partie des références actuelles (Le bon, la brute et le truand, Rio Bravo, Les Sept mercenaires, Il était une fois dans l'Ouest, etc.)
Voilà l'un des films qui a fait la légende de Gary Cooper, tout comme Rio Bravo fit celle de John Wayne un peu plus tard.

Lorsque Romain Gary écrivit "Adieu Gary Cooper", il ne faisait pas particulièrement référence à l'acteur (ce n'est pas du tout une biographie), mais à une constatation d'époque : le héros sans peur et sans reproche incarné par le cinéma américain -et plus particulièrement par Gary Cooper dans ses westerns- n'existe plus.

Le Train sifflera trois fois est beaucoup plus introspectif que la plupart des westerns classiques. Pas de chevauchées, de poursuites à cheval, de bagarres d'ivrognes. Seule la scène finale déroule les canons habituels des scènes de western. Pour le reste, c'est plutôt calme, lent et posé.
Et bien exécuté: on ne s'y ennuie pas une seconde car il n'y a aucun temps mort. L'intensité dramatique est graduellement développée jusqu'à son paroxysme: les fameux trois coups de sifflet du train de midi.
Zinnerman dévoile un héros plus humain et consistant, qui doute et s'interroge; un héros moins carton-pâte que les westerns spaghettis.
Certains seront peut-être décus, mais Le Train sifflera trois fois reste une belle référence du cinéma des années 1950.


Note: 15/20





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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 15:22


-LES-ENCHAINES-de-A-HITCHCOCK-1946.jpg

Les Enchaînés est un film d'Alfred Hitchcock avec Cary Grant et Ingrid Bergman.

Alicia (Ingrid Bergman) est la fille d'un espion nazi condamné par un tribunal américain au lendemain de la guerre.
Elle n'a jamais partagé les penchants de son père pour l'Allemagne, mais mène une vie dépravée suite à la médiatisation de cette affaire.
Devlin (Cary Grant), agent secret américain, lui propose de travailler pour les Etats-Unis afin de réhabiliter son nom et de redonner de l'ordre à sa vie.
Alicia accepte la mission d'infiltrer une bande d'anciens nazis. Pour cela, elle se rapproche de Sebastian (Claude Rains), un ami de son père dont la maison est le point de ralliement de ces nazis.
Alicia et Devlin tombent amoureux, mais ce dernier, trop occupé par sa mission, ne semble pas s'en rendre compte.
Lorsque Sebastian demande à Alicia de l'épouser, celle-ci accepte en espérant que Devlin l'en empêchera.

La scène du baiser entre Cary Grant et Ingrid Bergman est bizarrement entrecoupée de dialogues. 18845307-r 760 x-f jpg-q x-20070907 051537
En fait, la censure de l'époque minutait littéralement les scènes jugées trop osées. Pour ne pas en pâtir, Hitchcock a inséré plusieurs échanges de dialogues afin de "remettre le compteur à zéro" et rallonger la durée du baiser.
Le photographe du plateau est Robert Capa, photographe-reporter de guerre légendaire, et qui eut une liaison avec Ingrid Bergman durant la Seconde guerre mondiale.
Ce film a fait l'objet d'une adaptation radiophonique, avec Orson Welles dans le rôle du narrateur.
Comme toujours ou presque, Hitchcock apparaît dans son film, à l'occasion de la réception donnée par Sebastian dans le film.
Anecdote amusante livrée par Hitchcock à propos de la différence de taille entre Ingrid Bergman et Claude Rains:
"C'était un bon couple, mais, dans les plans rapprochés, la différence de taille était si forte que, si on voulait les voir tous les deux dans le cadre, il fallait monter Claude Rains sur des cales. A un certain moment, on les voyait tous deux arriver de loin, et comme ils se rapprochaient de nous à la faveur d'un panoramique, il était impossible de faire monter Claude Rains brusquement sur une cale; il a donc fallu construire un espéce de faux plancher qui s'élevait progressivement."

Les Enchaînés est l'un des meilleurs Hitchcock.
Acteurs de renom (Cary Grant/Ingrid Bergman), tension permanente sur fond d'espionnage et de drame psychologique, photographie aussi sombre que talentueuse (merci Robert Capa!), etc.
Une vraie réussite.

Dans son entretien avec Hitchcock en 1966, Truffaut déclare :

"J'étais réellement impatient d'en arriver à Notorious, car c'est vraiment celui de vos films que je préfère, en tout cas de tous vos films en noir et blanc. Notorious, c'est la quintessence de Hitchcock. Il est resté extrêmement moderne. Il contient peu de scènes et est d'une pureté magnifique ; c'est un modèle de construction de scénario. Vous avez obtenu un maximum d'effets avec un minimum d'éléments. [...] L'intrigue sentimentale est la plus simple du monde : deux hommes amoureux de la même femme... On a le sentiment de voir quelque chose d'aussi contrôlé qu'un dessin animé. La plus grande réussite de Notorious, c'est probablement qu'il atteint au comble de la stylisation et au comble de la simplicité."

 

Note: 17/20

 

(La bande-annonce est franchement mauvaise, n'en tenez pas compte car elle ne reflète pas l'ambiance du film.)

 

 


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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 15:57


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Taxi Driver a été réalisé par Martin Scorsese en 1976, avec pour acteur principal Robert de Niro.

Travis Bickle (Robert de Niro) est un vétéran du Vietnam doté d'une personnalité déséquilibrée.
Insomniaque, il devient chauffeur de taxi de nuit dans les quartiers violents de New-York.
Travis passe son temps entre son taxi et les films érotiques de vieux cinémas croulants.
Sa personnalité déviante l'empêche d'entretenir des relations normales avec une jeune femme (Cybill Shepherd) qui travaille pour un candidat à la présidentielle.
Peu à peu, il perd la tête, achète des armes, et se charge de délivrer une prostituée (Jodie Foster) des mains d'un souteneur (Harvey Keitel).taxi_driver.jpg

Le scénariste (Paul Schrader) voulait faire de ce film une adaptation moderne de l'Etranger de Camus, tirée de sa propre histoire.
On raconte que pour se préparer à son rôle, Robert de Niro aurait travaillé pendant un mois en tant que chauffeur de taxi.
De même, la scène du miroir où Robert de Niro se parle à lui-même ("Are you talking to me?") aurait été totalement improvisée par l'acteur.
Au chapitre des anecdotes amusantes, le réalisateur Martin Scorsese apparaît dans le film en client de Travis Bickle, expliquant qu'il veut tuer sa femme qui le trompe. De même, la compagne de l'époque de Robert de Niro fait une apparition en tant qu'ouvreuse d'un cinéma pornographique.
Ce film remporta la palme d'or du festival de Cannes en 1976.

Taxi driver est une vision particulière de la misère urbaine des grandes villes déshumanisées. Certaines scènes sont vraiment violentes, aussi bien dans la narration (ex: le client qui explique vouloir faire sauter le vagin de sa femme avec un Magnum 44) que dans les images à proprement parler (scène finale).
Scorsese entraîne graduellement le spectateur dans une descente aux enfers au vitriol, grâce à la vision subjective de son personnage principal, entouré de pauvreté et de haine.
Film pessimiste, noir et assez sordide, interprété avec grand talent par Robert de Niro et Jodie Foster.
Qualifier Taxi Driver de "chef-d'oeuvre absolu" lui accorde néanmoins une aura nettement surrévaluée, bien qu'il s'agisse d'un film à voir au moins une fois pour se faire une idée.

Note: 12/20




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